Au cours de l’été 2024, je suis allée passer plusieurs heures au centre d’hébergement Marie-Anne Ouellet, où je m’arrêtais dans les chambres pour prendre le temps de jaser avec les résidents.  Je les écoutais me parler de leur vie.  Parfois les souvenirs étaient confus, mais parfois aussi j’avais l’impression de revivre avec eux ce qu’ils me racontaient avec un mélange de joie et de nostalgie.  Je leur montrais différentes images, différents symboles, et je les laissais me dire lesquels ils préféraient, et pourquoi. Puis parfois, quand une phrase dite m’interpelait davantage, je la notais dans un petit calepin. De retour à la maison, je fabriquais un mandala pour chacun des aînés rencontrés. Mandala composé à partir d’images que je sélectionnais avec soin, inspirée par ce que les gens m’avaient confié aimer.

À chacune de mes rencontres, au-delà des mots échangés, je retiens cette forme de douce connexion qui s’installait entre nous. Dans l’écoute, le respect et la simplicité du moment présent.  Nous nous retrouvions alors plongés dans une entière présence l’un à l’autre. Comme si ensemble, réunis dans le silence, nous prenions conscience du grand mystère qu’est la vie.